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                Détails du projet                                    for english clic here:

    Zalem Signature Didgeridoo  

 

 

Rien de mieux pour vous faire découvrir les didgeridoos Zalem Signature que de vous parler de la création du tout premier ZS01. A la façon d'une interview entre Zalem et moi, on vous raconte tout ça en détail.

 

- Comment est née l’idée d’un didgeridoo signature avec Zalem ?

 

(Julien) - C'était juste après avoir testé un Do en Bubinga que j’ai fabriqué il y a quelques temps, avec une perce déjà assez large de 4,4cm après l’embouchure, que Zalem m’a demandé en riant : « C’est quand que tu en fais un avec une colonne d’air bien plus large ? ».

Cette pensée lancée rapidement m’est restée en tête et quelques jours plus tard je l'ai recontacté : « Sans blague j’y ai repensé et ça peut être un instrument plein de challenges pour moi et une occasion de faire progresser ma façon de fabriquer » et je lui ai demandé les caractéristiques qu'il imaginerait pour son didg idéal.

Il a trouvé ça intéressant dès le départ et m’a dit : « ça m’intéresserait bien de participer à une sorte de didg signature, basé sur mes envies et mon style de jeu, un didgeridoo parfaitement adapté pour moi. Est-ce qu’on ne ferait pas un truc dans le genre ? »

Et le début du projet était là !

 

Julien Doutaz ponce le Zalem Signature 02, un didgeridoo en Do en érable ondéJulien Doutaz ponce le Zalem Signature 02, un didgeridoo en Do en érable ondé

- Zalem, quelles étaient tes envies et besoins dans la sonorité, dans la jouabilité et dans le visuel de l’instrument ?

 

(Zalem) - Pour moi l’essentiel était d’avoir un didgeridoo permettant d’exploiter au maximum les éléments les plus caractéristiques de mon jeu, qui sont les respirations "wobble", l'intégration du beatbox et la superposition de « couches » de différents sons. Seule une colonne d’air large permet d’obtenir ce résultat.

Je voulais un didg très équilibré, avec des basses présentes, pour un drone stable, puissantes, mais qui laissent toute la place nécessaire à la bonne expression des médiums et des aigus. Il fallait prendre en compte mon jeu beatbox, qui demande peu de compression et une grande possibilité de définition dans les sons. Et même si je ne suis pas un grand joueur de suppression il fallait qu’au moins la première soit rapidement accessible, stable et bien définie.

Coté visuel j’aime les didgeridoos simples relativement droits avec seulement quelques détails de ci de là qui rappelleraient une branche naturelle. Et surtout nous voulions faire un Do.

 

             

 

- Julien, quelles contraintes as-tu tirées de ces demandes précises et quelles difficultés as-tu rencontrées ?

 

(Julien) - Il me fallait donc créer un didgeridoo droit, avec un look « branche » à certains endroits, pas trop lourd évidement et pas trop gros non plus, pour rester agréable à voir et à manipuler, mais pas fragile pour autant.

Pour la colonne d’air nous voulions quelque chose de très large, c’était l’idée de base, la motivation initiale. Le diamètre après l’embouchure serait supérieur à 5cm. Nous l’avons décidé ensemble suite à mes propositions.

Pour les caractéristiques que Zalem demandait j’ai rapidement su ce que j’allais faire : pousser plus loin le patron d’un didgeridoo que je fais en Ré normalement. C’est un didg que j’avais créé pour cette même approche du jeu, pour les mêmes caractéristiques, mais pas aussi développé bien sûr.

Pour aller plus loin il fallait répondre à la question : jusqu’où pourrais-je agrandir la colonne d’air sans perdre en jouabilité et en maniabilité ?

 

La première difficulté a donc été de trouver les bonnes proportions pour le didg. Ensuite il a fallu trouver un morceau de bois assez large et épais dans une essence de bois adaptée. Pour ce didg je voulais une essence dense qui ne vibrerait pas trop et qui permettrait de pallier la forte amplitude des basses et je sais que Rudi apprécie beaucoup le merisier alors j’ai voulu rester dans du fruitier. Nous avons donc choisi du Poirier. Pour faire ce didg et creuser cette colonne d’air il faut beaucoup de bois et il y a beaucoup de matière à enlever !

L’autre difficulté avec ce didg a été de créer un bon équilibre entre les basses d’un côté et les médiums et les aigus de l’autre. Si les aigus sont fins et permettent des sons très précis et si les médiums chantent mais que les basses viennent recouvrir le tout et que l’on n'entend plus que ça alors on perd tout l’intérêt d’un tel didgeridoo.

La dernière difficulté a été l’accès aux surpressions. Évidemment ce n’est pas un instrument fait pour développer un jeu très chargé en surpression, ni sa forme, ni sa compression n’y invite. Mais l’écart de tierce majeur et d’octave entre le drone, la première et la deuxième surpression permet un jeu intuitif et donne un timbre intéressant à l’instrument. La première surpression a demandé du travail pour que son accès soit facile et rapide malgré la largeur de la colonne et pour qu’elle soit bien définie.

 

Stock de bois et didgeridoos en cours de fabricationJulien Doutaz en pleine fabrication du Zs02

- Quel résultat avez-vous obtenu ?

 

(Julien) - Le résultat est un didg surprenant aux premiers essais, d’abord perturbant car la colonne est large et demande un bon placement du souffle et une bonne maîtrise de la vibration des lèvres, mais il devient très vite naturel, facile à jouer et enfin addictif.

Le paysage sonore de l’instrument est très très large, il y a vraiment beaucoup d’espace entre les basses, les bas médiums, hauts médiums et enfin les aigus, mais pour autant tout est très bien lié. Je travaillais un autre Do en parallèle du ZS01, avec une configuration plus « classique », mais qui offrait déjà un son très large et beaucoup d’harmoniques, et il me semblait étroit et presque fade en comparaison du Zalem Signature.

L’approche du jeu en « couche » est naturelle avec cet instrument. Il est envoutant. Bien sûr, c’est avant tout un didg fait pour le jeu solo car il est tellement présent à toutes les hauteurs du spectre qu’il prend beaucoup de place dans un mix.

 

Zalem joue sur son didgeridoo signatureDiscution entre Julien Doutaz et Zalem à propos du ZS01, premier didgeridoo Zalem Signature

- Quels constats pour le jeu de Zalem ?

 

(Zalem) - Ce qui m'a marqué en premier fut sa taille, wow ! C'est exactement le didg dont j'avais rêvé !

Ensuite deuxième constat, il est extrêmement facile à jouer, tout passe facilement. De sorte qu'il me pousse à tout pousser plus loin, j'apprends énormément depuis que je l'explore, et, c'est vrai qu'il est additif…

 

Il possède ce que je recherche dans un Didgeridoo, la liberté… c'est une sensation extrêmement agréable de sentir que ses lèvres ont l'espace de se mouvoir pour aller chercher plein de nuances, tout en ayant la sécurité de ne pas perdre le bourdon. Car c'est ça qui est fou sur ce didg, il est très large mais la back pressure reste importante, on reste "collé" sur le didg, donc on peut aller très loin dans l'expérimentation des sons et les nuances de pression.

Autre point intéressant : les wobbles sont puissants ! L' équilibre au niveau du spectre fréquenciel fait que les sons de respiration (WA) ont beaucoup de relief et donnent la possibilité de les sculpter, en les combinant avec des harmoniques de langue ou de mâchoire…

Et dernière chose et non des moindres, la colonne d'air est si large qu'il est vraiment possible d'intégrer le beatbox tout en gardant une belle vibration.

 

C'est un didg qui demande bien sûr une bonne maîtrise du bourdon, de la respiration et des articulations, mais ses possibilités sont infinies. C'est un instrument que l'on peut faire " parler " et à lui seul, il est capable de jouer le rôle d'une basse, d'une batterie et d'un synthétiseur…

 

 

Les deux premiers didgeridoo Zalem Signature le Zs01 en poirier et le Zs02 est érable ondé